Une étude pour déterminer les Débits Minimums Biologiques
Les objectifs
Cette étude, liée au bilan Besoins – Ressources – Sécurité, doit permettre d’alimenter la réflexion globale sur la ressource en eau du bassin :
- mieux connaître les exigences du milieu en termes de débit ;
- constituer une aide à l’instauration de débits règlementaires ou à l’évaluation des Débits Objectifs d’Etiage (DOE) déjà fixés dans les documents du SAGE.
Le DMB est définit au sein du Code de l’environnement comme « … le débit minimal garantissant en permanence la vie, la circulation et la reproduction des espèces qui peuplent les cours d’eau ».
Cette étude consiste à identifier le débit ou la gamme de débit d’étiage, permettant de satisfaire les conditions d’un fonctionnement correct des peuplements piscicoles des cours d’eau concernés.
La méthode utilisée est la méthode ESTIMAB. Cette étude se base donc sur l’expertise des micro-habitats des poissons et définit des débits biologiques permettant de garantir une bonne qualité habitationelle de la rivière.
Les prestataires
Le cabinet Aquascop a été missionné pour cette étude.
Le coût total de l’étude est de 23 000 € TTC.
Les phases de l'étude
Démarrée en août 2010, l’étude a été finalisée en mars 2011.
Toutefois, au vu des premiers résultats surprenants issus de ce travail, la CLE s’est beaucoup interrogée sur la fiabilité des outils associés au DMB et des méthodes de calcul.
Le SMEIL a sollicité le CRESEB, pour obtenir un éclairage scientifique sur ces questions. Nous avons également fait appel à l’ONEMA et à Philippe Baran, spécialiste en éco-hydraulique au pôle ONEMA – IRSTEA – Institut de Mécanique des Fluides de Toulouse pour nous appuyer sur l’expertise de notre étude et ensuite faire un retour d’expérience au niveau de la région.
Sur la base de l’expertise menée sur bassin versant Ellé-Isole-Laïta comme territoire pilote, le CRESEB a constitué une équipe de chercheurs et de techniciens (ONEMA, INRA, universitaires de Rennes…) pour élaborer un guide méthodologique sous la forme d’un arbre de décisions pour les territoires bretons.
Les conclusions et suites données
L’ensemble des ces expertises ont alimenter les réflexions de la CLE concernant la gestion globale de la ressource en eau.
Les principales conclusions qui en ressortent sont les suivantes :
- L'Etat général du système sur le territoire EIL est plutôt bon (peuplements, qualité…)
- Les étiages connus jusqu’à présent n'ont pas mis en danger le milieu et son fonctionnement
- des étiages inférieurs au débit réglementaire (dixième du module) sur des durées significatives (>1mois) vont générer des incidences surtout sur la truite commune et le saumon
- des valeurs proches du vingtième du module constituent des débits sévères pour les habitats de ces espèces
- une vigilance accrue doit porter plus sur la fréquence de survenue des étiages que sur de très bas débits ponctuels.
=> Des débits de l’ordre de 8% du module semblent constituer des valeurs d’alerte pour les communautés piscicoles des zones amont du bassin de l’Ellé
=> Il faut différencier la gestion structurelle du bassin (à long terme) et la gestion de crise : à conditions exceptionnelles, mesures exceptionnelles.
=> Il existe peu de marge de manœuvre, une vigilance sur tout prélèvement supplémentaire est primordiale.
Une restitution du travail d'expertise scientifique s'est déroulée à l'occasion d'une table ronde lors du carrefour des Gestions Locales de l'Eau à Rennes le 29 janvier 2014.
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